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La Fed baisse ses taux d'intérêt, le gouverneur promu par Trump voulait une détente plus forte
information fournie par AFP 18/09/2025 à 00:06

Le président de la Fed Jerome Powell lors d'une conférence de presse, le 17 septembre 2025 à Washington ( AFP / Jim WATSON )

Le président de la Fed Jerome Powell lors d'une conférence de presse, le 17 septembre 2025 à Washington ( AFP / Jim WATSON )

La Réserve fédérale américaine (Fed) a baissé mercredi ses taux d'intérêt pour la première fois de l'année, dans une proportion jugée trop timorée par le nouveau gouverneur de l'institution, tout juste promu par Donald Trump.

La banque centrale des Etats-Unis a sans surprise abaissé ses taux directeurs d'un quart de point de pourcentage. Et une courte majorité de ses responsables ont laissé la porte ouverte à deux baisses supplémentaires d'ici la fin de l'année.

Les taux sont désormais compris entre 4% et 4,25%, soit toujours beaucoup plus élevés que ce que souhaite le président américain.

Aux Etats-Unis, la stratégie monétaire, relevant d'ordinaire d'un monde académique et feutré, a glissé vers la saga politique et la chronique judiciaire.

Donald Trump reproche depuis plusieurs mois à la Fed d'avoir trop tardé à assouplir sa politique. Il vient d'y placer un de ses fidèles et tente de limoger une gouverneure - l'affaire est devant la justice.

Lors de sa conférence de presse à l'issue de deux jours de réunion de politique monétaire, le président de l'institution Jerome Powell a soigneusement tenté de ne parler que d'économie.

La Réserve fédérale "a eu raison d'attendre" avant de baisser ses taux, a-t-il posé, alors que le président américain le surnomme "Trop tard".

Mercredi, seul le nouveau gouverneur installé par M. Trump a voté contre la baisse de taux d'un quart de point: Stephen Miran voulait une baisse plus franche, d'un demi-point, selon un communiqué de l'institution.

Evolution du taux directeur de la Réserve fédérale américaine ( AFP / Corin FAIFE )

Evolution du taux directeur de la Réserve fédérale américaine ( AFP / Corin FAIFE )

M. Miran a pris ses fonctions seulement mardi, juste à temps pour la réunion. Il a jusque-là été un défenseur zélé des initiatives du président, dont il dirige le Comité des conseillers économiques (CEA).

Devant les sénateurs chargés de confirmer sa nomination, il a affirmé qu'il siégerait en toute indépendance. Il a aussi prévenu qu'il ne démissionnerait pas de son poste à la Maison Blanche, son mandat à la Fed n'étant prévu que pour durer quelques mois.

Interrogé sur cette situation inédite, Jerome Powell a botté en touche et simplement souligné que la Fed était "fermement déterminée à préserver (son) indépendance".

Il a aussi refusé de commenter la procédure judiciaire lancée par la gouverneure Lisa Cook pour résister à sa tentative d'éviction par Donald Trump.

- Presque "unis" -

Sur le plan économique, les responsables de la Fed se sont montrés un peu plus optimistes concernant la croissance américaine. Ils la voient désormais à 1,6% sur l'année 2025, contre 1,4% estimé dans leurs prévisions parues en juin.

Cela représente toutefois toujours un fort ralentissement par rapport à la croissance enregistrée en 2024 (+2,8%).

Stephen Miran, président du Comité des conseillers économiques (CEA) de la Maison Blanche, le 30 avril 2025 à Washington ( AFP / Brendan SMIALOWSKI )

Stephen Miran, président du Comité des conseillers économiques (CEA) de la Maison Blanche, le 30 avril 2025 à Washington ( AFP / Brendan SMIALOWSKI )

Leurs autres prévisions pour 2025 n'ont pas évolué depuis juin. L'inflation devrait s'afficher à 3%, bien au-dessus de leur objectif de 2%, et le chômage à 4,5%, un peu plus que ce qui est considéré comme le plein-emploi.

Professeur d'économie à l'université Cornell, Ryan Chahrour trouve "surprenant" que la banque centrale ait baissé ses taux maintenant, tant l'inflation résiste.

Il s'attendait à ce que des responsables préfèrent laisser les taux inchangés mais pense que l'unité affichée au bout du compte (à l'exception de Stephen Miran) envoie un message à l'extérieur.

"Ils ne veulent pas rendre la situation encore plus confuse en paraissant divisés. Se montrer unis devrait leur permettre de moins sentir la pression politique à l'avenir", a-t-il estimé auprès de l'AFP.

L'abaissement des taux de la Fed s'imposait "pour essayer d'éviter de nouveaux licenciements dans cette économie" en perte de vitesse, considère de son côté Heather Long, de la banque Navy Federal Credit Union.

"De nombreux Américains des classes moyennes et populaires attendent avec impatience de pouvoir emprunter moins cher", relève aussi l'économiste dans une note, citant les coûts liés aux cartes de crédit, aux prêts automobiles et immobiliers, mais aussi les prêts des petites entreprises.

Selon la médiane des prévisions des responsables de la Fed, deux baisses de taux supplémentaires pourraient encore intervenir en 2025, ce qui impliquerait une nouvelle détente à chacune des réunions programmées d'ici la fin de l'année.

Le président de la Fed s'est toutefois gardé de s'engager à ce sujet.

"Nous affirmons toujours que nous ne suivons pas une trajectoire prédéfinie, et nous le pensons vraiment", a souligné M. Powell.

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1 commentaire

  • 17 septembre 20:29

    La déliquescence démocratique en marche chez les cow-boys...


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